24 mai 2006

Juste une évocation...

Allez il faut en parler. Cette fois il s'agit d'un tableau de Jack Vettriano que je vous engage à découvrir.

Des peintures intrigantes, avec une vraie histoire à chaque fois à lire "entre les lignes" au-delà de la toile pour se construire son propre (ou "sale") imaginaire...

Celle-ci s'intitule "surrender"... Tout un programme qui me plaît.

Qui me parle.

Et à vous ?

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Le calice : le regard (malgré qu’on ne puisse le voir, mais ce n’est qu’un détail...!), l’attente, respirer ensemble, se ‘lier’ dans le silence, maintenir et ressentir....je veux ça !!!
Calme et volupté.

Erik A. a dit…

Le calme avant la tempête quand même, non?

Anonyme a dit…

Superbe!...

Des ambiances troubles comme j'aime, une belle technique qui me redonnerait des envies de thérébentine, et de légères fragrances SM qui ne peuvent me laisser indifférent...

Merci de nous le faire connaître, Stan.

Bonjour Nush... Joli, ce que tu as écrit.

W.

Anonyme a dit…

J'ai lu "le calme avant la tempête" quand je m'apprêtais à dire "mieux vaut force plutôt que rage".
Il y a quelque chose d'attirant autant que d'inquiétant dans ce tableau, précisément parce qu'il manque du regard, de l'une. De l'un.
Je suis d'accord avec le qualificatif de Waldo : "trouble".
Mais comme je suis une femme, je me projette dans cette image et m'inquiète un peu.
Qu'est-ce qu'il me contraint à fixer ou ne pas regarder ?
Pourquoi même ce profil ne dégage-t-il aucun sourire, et ce corps aucune souplesse, tout est en crispation contenue.
A la fois j'aimerais, et je n'aimerais pas.
Chacun en somme peut en dire mille choses différentes. Je la voudrais plus détendue. Donc moins mécanique ou moins inquiète.
Je ne sais qui est face à elle, qu'elle n'a peut-être pas conviée, ou qui lui est imposé.
Vous avez raison Stan de parler de propre (ou sale) imaginaire. Tant que l'imaginaire est le notre, il n'a nulle amoralité. Ni sale ni propre.
C'est un tableau finalement qui me dérange, ne m'emporte pas ni ne me transporte. Mais il ne me laisse pas indifférente, sinon je n'aurais pas autant parloté dessus. :-)

Erik A. a dit…

Merci les filles... (euh, merci Waldo aussi. rire)

Je partage votre subtile analyse, Mélie.

J'ai il est vrai depuis longtemps pour ce genre de jeux conjugué la complicité avec le rire partagé (après plutôt que pendant quand même... sourire) avec mes "amies" ou "plus si affinités".

Mais on peut être très "inquiet" pendant, pour que le coeur batte un peu plus vite... Si on s'attend par trop à ce qui va se passer l'intensité et l'émotion me semblent moins fortes...Il sera toujours temps de se sourire ensuite...

J'aime bien vos "interrogations" sur les regards des deux protagonistes de ce tableau...

Anonyme a dit…

Quelque chose m'amuse ( ce n'est pas le terme qui convient mais j'ai la flemme d'en chercher un autre ) dans ces commentaires. Ils sont légitimes, bien pensés, et en tout cas, reflètent un intérêt et un ressenti certains.

Dans mes propres dessins, j'ai toujours essayé de laisser une part d'interprétation à mes euh, lecteurs, ou spectateurs, je ne sais comment les qualifier mais vous me comprenez, même si je donnais le coup d'envoi avec une intention personnelle évidente. Je pense avoir souvent réussi quand je lis les commentaires de certains - et surtout de certaines - d'entre vous, qui "décortiquent" bien mes images, qui vont au-delà de la scène représentée, qui comprennent le second degré et l'humour ( parfois ) dans un domaine où, justement, l'humour n'est pas vraiment de mise. Melie est de celles-là, qui m'a demandé voici longtemps - comme le temps passe... - la permission de publier sur son blog quelques dessins de mon cru ( aucun calembour douteux ne sera toléré ) et en a fait une analyse très simple et très juste. Merci, Melie...

les peintures de Vettriano sont des portes ouvertes sur notre imaginaire et notre
fantasmatique - ainsi d'ailleurs que sur la sienne - et hormis une superbe technique, c'est ce qui en fait, à mon humble avis, son principal intérêt.

W.

Anonyme a dit…

Pour ajouter mon petit mot, cette image ne me trouble pas, parce qu'effectivement les corps sont crispés, celui de la femme en particulier. Si la situation est très érotique, il n'y a pas dans ce tableau de sensualité et d'émotion. Cela ne tient pas seulement à l'absence du regar; dans le plaisir le regard est rarement objectif, il sublime le réel, pour moi il est souvent aveugle d'ailleurs... Le visage de la femme est inexpressif, dur, dans l'attente mais une attente qui semble douloureuse, angoissante. Mais que je n'associe pas avec l'attente et l'angoisse mêlées de désir que me suggère la situation. Le corps féminin se recroqueville presque, alors que lié, quant à la main visible de l'homme, elle aussi est crispée, prête à saisir, mais pas pour s'approprier ou pour caresser, cette main là je la sens agressive... (et pourtant Dieu sait que j'aime les mains).
Ce tableau ne me trouble pas, il me met mal à l'aise, parce que la situation me séduit empiriquement, mais ce que j'y lis n'a rien à voir avec l'abandon, la volupté, et le désir que j'y mettrai.

Anonyme a dit…

Après avoir lu les commentaires de Constance et de Kokine j’ai constaté que mon regard sur cette peinture s’est légèrement modifié…comme si, finalement je voyais ‘aussi’ autre chose...qui a raison ou tort n’est pas important, ce qui l’est beaucoup plus c’est que finalement on peut constater que face à une image ou à une situation on se voit ‘SOI’....avant tout.

Anonyme a dit…

Nush, en effet, il ne s'agit pasd'avoir tort ou raison, surtout dans un commentaire de blog, qui est somme toute, une preuve d'audace offerte aux autres. :-)

Waldo par exemple, présente des intimités exposées, s'exposant lui-même, mais à mon sens, toujours avec légèreté, même si certaines scènes sont de l'ordre du bdsm. On peut être violemment tendre.
Il a cette sensibilité à le transpirer.

De la même manière, on peut regarder encore et autrement cette image proposée par Stan, et s'y découvrir des sentiments, puis des détournements.

Ce que j'aime au fond, dans une fessée, dans son arrivée, comme dans le bdsm, c'est la surprise et non l'inquiétude.
C'est l'émoi mais pas l'effroi. Sans aucun jeu de mot ni de lettres. Juste du jeu d'émotions diverses, parfois inconnues, imprévisibles. Grâce et à cause de l'autre.
Là...on peut regarder l'image, se laisser sentir des émotions, puis y revenir, réfléchir. Se dire : Non. Je ne veux pas.
Je veux qu'il me tende, m'étende. Mais pas qu'il me laisse tendue.

Stan/E. a dit…

Il y avait déjà des commentaires très intéressants sur le travail de Vettriano dans ce post datant de... 2006 !